samedi 19 février 2011

Tout sur 50 cent

Curtis Jackson a grandi livré à lui-même dans le quartier jamaïcain du Queens, à New York. Né de père inconnu, il perd sa mère très jeune dans d'énigmatiques circonstances. Recueilli par ses grands-parents, il partage dès lors son existence entre petits délits et hip hop. Impressionné par sa fougue, Jam Master Jay, le DJ du légendaire Run DMC décide de prendre sa carrière en main, carrière qui est rapidement récupérée par la griffe de Columbia Records, dès 1999. Il signera sous le label pas moins de 36 titres, tous compilés dans l'album Power of a Dollar.

Bad boy invétéré, il provoque et se met à dos les plus grands rappeurs du moment tels Jay Z, Big Pun ou Ghostface Killah. Le 24 mai 2000, celui qu'on nomme désormais 50 Cent reçoit neuf balles de 9 mm en pleine figure. Il met plusieurs mois à se rétablir, tandis que sa maison de disques le lâche. Mais loin de se démonter, le survivant crée le collectif G-Unit avec son meilleur ami Sha Money XL. Ensemble, ils composent plus de 30 titres et remixent les hits de ceux qu'ils dénigraient comme Jay-Z ! Un second opus voit le jour : 50 Cent is the Future. Eminem tombe dessus et place illico 50 Cent sous sa protection. Début 2003, Slim Shady l'invite sur la BO du film 8 Mile pour lequel il signera notamment l'incontournable tube Wanksta. Quelques mois plus tard, sort le premier album de la collaboration, Get Rich or Die Tryin.

11 millions d'exemplaires ont été vendus à ce jour. Désireux de voler de ses propres ailes, 50 Cent fonde son propre label G-Unit Records avec lequel il lancera les carrières de la chanteuse de R&B Olivia et de la star montante du hip hop The Game. En mars 2005, son second album solo The Massacre continue d'asseoir sa domination dans le genre. A l'instar d'un certain 2 Pac... Comme toute star qui se respecte, 50 Cent s'est fait couronner par un film : Get Rich Or Die Tryin (Réussir Ou Mourir)", réalisé par Jim Sheridan. En 2006, il a sorti les singles Hustler's Ambition, I'll Whip Ya Head Boy, avec Young Buck, ainsi qu'un jeu vidéo : 50 Cent: Bulletproof. Le joueur est invité à interpréter le rappeur... et à tirer dans le tas !

Pourtant, une comparaison avec NTM s’impose pour comprendre les enjeux ici/là-bas définis par le rap US, et le jusqu’auboutisme de Curtis : en inversant strictement les codes de reconnaissance définis par la société blanche réactionnaire américaine, les rappeurs font leur beurre. A grand renfort de morale de souteneur (le pimp), de vision de la femme en bitches, de richesse rapide à distribuer aux proches et à flamber pour soi, cela permet d’inverser la morale dominante et d’opposer au protestantisme un joyeux paganisme africain qui s’en moque alors doublement. De la même manière NTM affirmant que le ghetto est à l’intérieur des têtes et la violence, un jeu pour vivre vraiment, offre un discours au second degrés qui fonctionne par équivalence. Joey Starr et Curtis Jackson ne veulent plus qu’on les prennent pour des singes, et ils ont juste trouvé le moyen de se faire entendre…

En 2008, après les 2,5 millions écoulés de Curtis, 50 Cent sort un nouveau jeu vidéo Blood on the Sand (du sang sur le sable) et a terminé le dernier album qu’il doit à sa maison de disques. Nanti d’un petit pécule de plus de 700 millions de $, il a de quoi attendre que ses dernières signatures sur G-Unit Records lui rapportent.

Le rappeur sort le 15 décembre 2008 son cinquième album studio, Before I self Destruct. 50 Cent décrit lui-meme cet album comme plus sombre et plus agressif, mais aussi comme le meilleur album du moment! Il sort le premier single, "Get up" en novembre 2008.

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